Excuse et Explication [Edward et Bella PV]

Bella avait été blessée. Elle se l’avouait maintenant. Elle avait eu si peur en voyant la réaction d’Edward… Un instant elle lui en avait voulu. Son père avait deviné en plus. Il était en train de tambouriner à la porte jusqu’à ce qu’elle lui dise d’arrêter. Il allait en vouloir à mort à Edward. Par sa faute. Elle n’avait pas pu s’empêcher de pleurer comme une démente. Mais elle était si triste et bouleversée qu’elle n’avait pas pu se retenir. Elle avait même ouvert la fenêtre espérant qu’il reviendrait comme tous les autres soirs. Ce qu’il fit d’ailleurs. Elle leva son visage, illuminé de bonheur. Il s’était approché d’elle en s’excusant, ce qui redoubla encore plus ses larmes. Il allait se sentir si mal à présent. Elle lui caressa sa joue, il ne fallait pas qu’il culpabilise. Elle était une source d’ennui pour lui. Il l’embrassa et lui chuchota qu’il l’aimait. Comment pouvait-il l’aimer ? Elle le tourmentait sans arrêt, l’obligeant à venir s’excuser comme cela. Elle ne supportait pas qu’il s’abaisse comme ça. Il était beaucoup trop parfait pour oser faire ce qu’il faisait en cet instant. Elle baissa le visage et ferma les paupières. Il fallait qu’il arrête, il se rendait coupable d’une chose qui n’était pas de sa faute. Elle retint un cri de douleur et se rendit compte qu’elle avait oublié de prendre un calmant. Elle se leva, repoussa Edward qui recommençait à vouloir se pardonner et lui dit :

- Laisse. Je reviens dans quelques instants. Toi pendant ce temps, attend-moi. J’ai quelque chose à te dire.

Sur ce, elle prit ses béquilles et sortit de sa chambre. Elle alla dans la salle de bains et prit un calmant pour son pied. Lorsqu’elle voulut sortir, son père l’en empêcha. Elle sursauta si fort, qu’elle se cogna le pied contre le mur. Ce qui ne manqua pas de déclencher des cris. Charlie croisait les bras, un air furibond sur le visage.

- Pourquoi pleurait-tu Bella ? Tu as intérêt à me répondre !

- Papa ne recommence pas ! J’ai mal à mon pied et j’aimerais dormir si ce n’est pas trop te demander ! Maintenant laisse moi.

Elle le repoussa et entra dans sa chambre. Elle ne s’assit pas sur les genoux d’Edward, de peur de déclencher une réaction inattendue. Elle croisa les mains et souffla.

- Je ne t’obliges pas à rester ici cette nuit. Et je t’en supplie, ne te rabaisse pas à un niveau si absurde. Je ne le mérite pas. Tu te rend compte de ce que je te fait subir ? A cause de moi tu as été obligé de quitter le restaurant. Alors, si tu ne peux pas te contrôler, retourne chez toi.

Elle ramena sa couverture sur son visage et soupira.

* Bella fronça les sourcils. Comme prévu, il se tourmentait. Et comme d’habitude, elle s’en voulait. Aussi la remarque d’Edward la désarçonna. Il lisait en elle comme dans un livre ouvert. Elle s’en voulait, oui. Lui n’avait pas du tout à s’en vouloir. Pour quelle raison agissait-il ainsi ? Elle ne le méritait pas. Elle était gaffeuse et imprudente. A plusieurs reprises, il lui avait dit de faire attention. Et comme elle était très têtue et bête, elle n’obéissait pas. C’était bien fait pour elle. *

- Moi aussi j’ai envie et je veux que tu reste avec moi. En parfaite égoïste que je suis, je ne désire que ça. Mais je ne suis pas de bonne augure pour toi.

* Elle se blottit un peu plus et soupira. Elle s’en voulait tellement. *

- Réalises un peu l’ampleur des choses. Je suis tellement andouille que tu as fui. Ce n’est pas une preuve ça ?

* Elle leva le visage, ferma les yeux et posa ses lèvres sur les siennes, prudemment. Elle ne voulait pas le faire fuir. Elle voulait de lui, elle en avait besoin. S’il partait, elle ne s’en remettrait pas. *

- Promet moi juste une chose. Arrêtes de culpabiliser. C’est tout ce que je veux. Après, c’est à toi de décider si tu veux à nouveau de moi.

* Elle passa sa main dans les cheveux cuivrés d’Edward et se colla à lui. *

- Et ne penses surtout pas que je t’en veux ou que je ne t’aime plus. Je t’aime et ça jusqu’à la fin des temps.

* Elle l’embrassa, cette fois plus fougueusement que précédemment pour lui prouver qu’elle ne mentait pas sur ses propos. Elle chuchota, si bas qu’un humain ne l’aurait pas entendue. *

- Je t’aime plus que tout au monde.

* Elle posa ses mains sur les épaules d’Edward et plissa le front. Elle voulait savoir une chose fondamentale, pour elle du moins. *

- Dis moi quelque chose. Si c’est trop gênant, laisse tomber. Mais j’essaye quand même. Que ressent-tu lorsque je suis avec toi ?

* Elle réfléchit un moment et poursuivit. *

- Quels sentiments font que tu sais que tu m’aimes ?

* Bella s’étira dans son lit et repensa à son rêve de la nuit dernière. Elle avait fait plusieurs cauchemars mettant en scène Jacob et sa meute. Et le rêve mêlant Edward et Jake était revenu. Ça ne lui plaisait pas du tout. Elle se doutait qu’elle avait recommencé à parler comme une idiote. Et qu’elle avait sûrement du s’inquiéter pour Jacob. Elle ne voulait pas infliger ça à Edward. Il était trop gentil et lui cédait tout. Elle se tourna vers lui et lui sourit. Le soleil se reflétait sur son visage. Il scintillait, on aurait dit un ange tout droit descendu du Ciel pour elle. Bella retourna sa paume et observa la morsure en forme de croissant de lune. Il brillait de la même façon et ça la fascinait toujours. Elle se demanda soudainement quel jour était-il. Renée lui avait dit de lui téléphoner jeudi. Mais elle avait perdu la notion du temps. *

- Edward, quel jour sommes-nous ? Renée m’avait demandée de lui téléphoner jeudi dans la matinée…

* Elle se leva à nouveau, sautilla jusqu’à son ordinateur et l’alluma. En attendant que sa machine réagisse, elle retourna vers Edward, dans ses bras. *

- Tu ne vas pas filer hein ? J’ai au moins la permission de faire ça ?

* Elle réfléchit à quelque chose qui l’avait perturbé la veille dans le restaurant. Quelque chose qui avait été abordé et promis par Edward. Le seul problème, c’est qu’il avait énormément de mal à se contrôler, parfois, en sa présence. Elle avait besoin de savoir si elle avait une chance d’espérer ou si c’était impossible. *

- Edward, je vais à nouveau t’embêter mais j’ai besoin de savoir quelque chose une bonne fois pour toute. Que je ne me fasses pas de faux espoirs.

* Elle s’arrêta un instant, vérifiant les iris d’Edward. Il avait l’air détendu et calme. Il écoutait patiemment la suite. Elle baissa la tête et respira profondément. Elle se sentait rougir, c’était mal parti. Elle ne voulait en aucun cas le forcer, mais elle voulait savoir. *

- Je ne te forces absolument pas. C’est juste que j’aimerais être sûre. Simple précaution. Je n’ai pas envie d’être vexée le jour de notre lune de miel.

* Elle lui prit ses mains froides et frissonna. Allait-il lui dire qu’il ne pouvait plus tenir sa promesse parce que c’était plus dur qu’il ne se l’imaginait ? Allait-il contourner la question en lui disant que ce n’était pas le moment ? Ou allait-il simplement se fermer, coupant court à la conversation ? Elle avait déjà pris sa décision de son côté et comptait justement lui en parler tout de suite. *

- En ce qui concerne la date de notre mariage, j’aimerais faire ça le plus vite possible. Le problème c’est que Alice n’est pas du tout en état de le préparer… Quand j’y repense d’ailleurs, ça me donne envie de pleurer.

* Elle soupira et réfléchit à la façon dont elle pouvait aborder ce sujet épineux. Elle n’allait pas tourner autour du pot pendant soixante ans, il fallait qu’elle en parle tout de suite. *

- J’aimerais savoir si tu es toujours prêt à… le faire avec moi. Avant ma transformation. Mais au vu de ta réaction hier, je suppose que non ?

* Elle se leva et s’assit sur la chaise en face de son ordinateur. Elle avait reçu un mail affolé de Renée. Elle lui répondit en essayant de la calmer. Sa mère se faisait du souci pour son pied. Charlie avait encore vendu la mèche à coup sûr. *

* Bella était un peu inquiète. Il lui promettait, certes mais y arriverait-il ? Ça, c’était encore à prouver. Elle réfléchit à la question qu’il lui avait posé. Ils ne pouvaient pas décemment sortir avec un soleil pareil…Elle avait juste envie d’une chose : être avec lui. Après, ils pouvaient faire n’importe quoi. Mais elle voulait savoir une chose. Qui faciliterait la tâche à Edward. Il se privait tellement que ça rendait Bella triste. Elle prit le visage d’Edward entre ses mains et souffla. *

- J’aimerais juste savoir une chose. Quels gestes dois-je éviter pour te rendre la vie plus simple ? Me mettre sur tes genoux au restaurant n’était pas une bonne idée, je pense. Dis-moi, je veux savoir. Si tu dois te battre, alors je t’aiderais. Du moins, du mieux que je pourrais.

* Bella se mordit les lèvres en apprenant qu’ils étaient samedi. Sa mère allait être furieuse. Elle allait sûrement appeler Charlie pour savoir si Bella allait bien. Bon sang, elle avait dix-huit ans quand même ! Elle savait ce qu’elle faisait… Bella décida de faire quelque chose qui ferait sûrement plaisir à Edward. Elle se leva en sautillant et lui dit. *

- Je reviens dans un instant. Ouvres grands les yeux et attend moi.

* Sur ce, elle prit quelque chose dans son armoire et sortit de la chambre. Elle alla dans la salle de bains et s’habilla avec le corset bleu qu’Edward aimait tant. Elle rajouta une jupe longue dans les mêmes teintes, se coiffa et mit son parfum favori au musc. Elle sortit enfin et ouvrit la porte doucement. Edward était toujours à la même place. Il lui sourit quand il la vit revenir. Elle espérait que le parfum lui plairait. *

- Me revoilà ! De quoi ai-je l’air ?

* Edward lui lança un coup d’œil appréciateur et elle rougit. Ça lui faisait toujours bizarre de constater à quel point elle lui plaisait. Et il ne le cachait pas. Elle non plus d’ailleurs mais c’était différent. Qui pouvait résister à une beauté divine pareille ? Personne, elle en était certaine. Elle s’assit à nouveau près de lui et le serra fort dans ses bras. Le plus fort qu’elle le pouvait en tout cas. Son odeur à lui était exquise naturellement, ça l’étonnait toujours. Elle leva le visage et lui sourit. Il était si parfait… *

- Tu penses que je devrais téléphoner à ma mère ?

* Elle avait peur de se faire incendier par Renée. Elle lui reprocherait certainement de ne pas avoir donné de ses nouvelles. Elle était si inquiète pour Bella que ça frôlait l’obsession. Mais bon, elle ne pouvait pas lui en vouloir. *

- Nous avons toute la journée devant nous. As-tu une idée de ce que nous pourrions faire ? On ne peut pas sortir avec ce soleil, j’imagine.

* Bella avait vu qu’Edward ne respirait plus à un moment donné. Elle n’avait pas compris pourquoi. Deux secondes plus tard, il était à nouveau calme et serein. Elle tapota vite son message et l’envoya en soupirant. Elle devait parler à Renée mais ça ne l’enchantait guère. Elle allait la sermonner c’était sûr. Elle prit son portable en soupirant. Elle attendit environ cinq bonnes tonalités et Renée répondit enfin. Elle avait l’air angoissé, c’était mauvais signe. Bella la rassura en lui disant que son pied ne lui faisait plus aussi mal qu’au début et qu’elle se portait très bien. Elle ne parut pas moins rassurée mais Bella avait au moins essayé. Renée lui avait même recommandé un médicament particulièrement efficace pour les maux de dos de Charlie. Même de loin, sa mère s’inquiétait pour tout le monde. Elle parla même d’Edward, ce qui l’étonna. Elle lui dit. *

- Et comment se porte Edward ? Tu ne m’en parle pas beaucoup. Je viens d’ailleurs de recevoir ton mail et tu ne fais pas beaucoup mention de lui. Tout va bien entre vous deux ?

* Bella rougit sous les yeux étonnés d’Edward. Sa mère l’avait coincée là. Il valait mieux qu’elle lui dise carrément la vérité sur la présence de son futur mari dans sa chambre. Au risque de se faire bombarder de questions ensuite… *

- Euh oui tout va très bien entre nous. Il est même actuellement dans ma chambre…sur mon lit.

* Sa mère marqua un temps de pause. Ouille. Comment allait-elle interpréter ces mots ? Bella devint rouge comme une écrevisse en comprenant que cette simple phrase pouvait comporter un double sens. Elle aurait mieux fait de se taire. Sa mère soupira et reprit la parole. *

- Bella, ne me dis pas que vous avez passé ce cap sans m’en parler ?

* Bella ferma les yeux et inspira profondément. Elle avait mal interprété ses paroles comme prévu...*

- Non, nous n’avons passé aucun cap. Il est juste assis sur mon lit. Rien de plus.

* Sa mère paraissait sceptique. A la plus grand surprise de Bella, elle lui demanda quelque chose auquel elle ne s’attendait absolument pas. *

- Bella, pourrais-tu me le passer ? J’aimerais parler avec lui, si ça ne te dérange pas.

* Bella fit une grimace et tendit le téléphone à Edward. Il arborait une drôle d’expression. Bella attendit anxieusement sur le lit. Elle se rongeait les ongles et il le remarqua. Il posa sa main fraîche sur la sienne, stoppant son anxiété. Renée était capable du pire… Au bout d’un certain moment, il lui rendit le portable, un air serein sur le visage. Renée lui souhaita bonne chance avec son pied et raccrocha avant même que Bella ait eu le temps de dire ouf. Elle coupa le téléphone et ouvrit de grands yeux stupéfaits. *

- Mais elle est devenue folle ou quoi ? C’est bien la première fois qu’elle veut te parler.

* Bella s’en voulut. Elle ne confiait rien à sa mère sur la relation qu’ils entretenait Edward et elle. De peur de trop en dire sûrement. Mais elle se rendit compte que ce n’était pas bien. Ils s’aimaient plus que tout et elle ne le disait même pas à Renée… Et ça c’était impardonnable parce qu’elle savait très bien que du côté d’Edward, c’était tout bonnement différent. Il l’aimait et le disait à tous le monde autour de lui. Et elle non. Elle était injuste envers Edward. Elle ne se supportait pas elle-même et ça la minait. De rouge, elle devint plus pâle qu’une morte. Elle enroula ses bras autour de ses jambes et sentit qu’elle allait craquer. Sa mère avait mis le doigt sur un point que Bella n’avait pas songé jusqu’ici. Elle posa son front sur ses genoux et souffla, sachant très bien qu’Edward l’entendrait. *

- Tu ne me mérites pas. Je suis une fille indigne, ingrate. Je me dégoûte moi-même.

* Elle sentit que des larmes allaient se mettre à couler. Elle les retint, mécontente que ces traîtresses se pointaient maintenant. Elle ne voulait pas qu’Edward ait pitié d’elle ou qu’il s’inquiète. Elle était nulle. *

- Je ne t’en veux pas, ne crois pas ça. J’ai envie de toi, envie de ta présence. Je n’ai jamais aimé quelqu’un d’autre que toi. Mais mon comportement est impardonnable.

* Elle leva le visage sans lâcher ses jambes et continua en pleurant cette fois. *

- Regarde-toi. Tu es parfait et tu parles de moi à tous ceux que tu connaît. Et moi, humaine nullissime, je n’ose même pas parler de toi à ma mère ! Tu ne trouves pas ça injuste envers toi ?

* Elle déroula ses bras et s’écroula sur son lit en pleurant. Elle était de plus en plus décevante et ça recommençait : elle bousillait leur journée. *